A Lille ou à Hambourg, qu'est-ce que ça change? Un séminaire, un colloque, le lancement d'un nouveau produit, elle n'est jamais là. J'ai confiance, évidemment… J'ouvre une bière et je vais voir à quoi ressemble FeelEver, histoire de passer le temps.
FeelEver, c'est une sorte de jeu de rôle d'improvisation entre deux protagonistes. Vous choisissez le personnage fictif auquel vous prêterez votre voix –l'intonation déterminera les attitudes de votre avatar, sa gestuelle traduisant vos émotions. Vous sélectionnez un partenaire parmi les joueurs –des inconnus– qui sont en ligne et vous lui donnez la réplique sur le thème proposé. «Vous faites une scène de jalousie à votre copine». Aucun intérêt, je ne suis pas jaloux. Je suis sûr que je ne saurais même pas faire semblant. J'essaie?
Moi: Un bon prétexte tes petits voyages. Et ton collaborateur, ce Thierry, c'est un beau mec?
Ma partenaire: Un garçon intelligent, compétent, mais pas vraiment mon genre.
Moi: Pas vraiment, c'est ça, ouais. Mais tu pars quand même avec lui. Vous prenez une chambre pour deux, ça réduit la note de frais.
Ma partenaire: Où es-tu allé chercher un truc pareil?
Moi: Tu couches avec lui?
Ma partenaire: Non, bien sûr que non!
Moi: Avec qui alors? Tu dragues au bar de l'hôtel? C'est encore mieux. Un type différent chaque fois.
Sans m'en rendre compte j'ai forcé le ton. Je crie. Le visage de mon avatar se durcit, mâchoires serrées, regard féroce.
Ma partenaire: Arrête, tu es en plein délire.
Moi: Peut-être même pas pour ton boulot. Tu y vas comme ça, pour rencontrer des hommes. Qu'est-ce qu'ils te demandent? Et tu le fais, hein! Tu me prends pour un bouffon, un abruti…
Voix rauque, cassée. Yeux écarquillés. Bouche contractée. Je grogne, je rugis, je hurle.
Finies tes petites escapades, je vais te mater, te montrer qui je suis. Tu es à moi. Tu entends, à moi.
Deux minutes. La partie est terminée. Un algorithme évalue ma prestation: 4,5 sur 5. Ma partenaire de jeu confirme: super impro, belle performance.
Plutôt un coup d'essai. Je t'attends avec impatience, ma chérie.
Photo: YLD
FeelEver, c'est une sorte de jeu de rôle d'improvisation entre deux protagonistes. Vous choisissez le personnage fictif auquel vous prêterez votre voix –l'intonation déterminera les attitudes de votre avatar, sa gestuelle traduisant vos émotions. Vous sélectionnez un partenaire parmi les joueurs –des inconnus– qui sont en ligne et vous lui donnez la réplique sur le thème proposé. «Vous faites une scène de jalousie à votre copine». Aucun intérêt, je ne suis pas jaloux. Je suis sûr que je ne saurais même pas faire semblant. J'essaie?
Moi: Un bon prétexte tes petits voyages. Et ton collaborateur, ce Thierry, c'est un beau mec?
Ma partenaire: Un garçon intelligent, compétent, mais pas vraiment mon genre.
Moi: Pas vraiment, c'est ça, ouais. Mais tu pars quand même avec lui. Vous prenez une chambre pour deux, ça réduit la note de frais.
Ma partenaire: Où es-tu allé chercher un truc pareil?
Moi: Tu couches avec lui?
Ma partenaire: Non, bien sûr que non!
Moi: Avec qui alors? Tu dragues au bar de l'hôtel? C'est encore mieux. Un type différent chaque fois.
Sans m'en rendre compte j'ai forcé le ton. Je crie. Le visage de mon avatar se durcit, mâchoires serrées, regard féroce.
Ma partenaire: Arrête, tu es en plein délire.
Moi: Peut-être même pas pour ton boulot. Tu y vas comme ça, pour rencontrer des hommes. Qu'est-ce qu'ils te demandent? Et tu le fais, hein! Tu me prends pour un bouffon, un abruti…
Voix rauque, cassée. Yeux écarquillés. Bouche contractée. Je grogne, je rugis, je hurle.
Finies tes petites escapades, je vais te mater, te montrer qui je suis. Tu es à moi. Tu entends, à moi.
Deux minutes. La partie est terminée. Un algorithme évalue ma prestation: 4,5 sur 5. Ma partenaire de jeu confirme: super impro, belle performance.
Plutôt un coup d'essai. Je t'attends avec impatience, ma chérie.
Photo: YLD
2 commentaires:
Comme par hasard, pour passer le temps, il a choisi de tester ce jeu, oui, oui...
@Viv: c'est souvent dans les situations où l'on s'y attend le moins que l'on se révèle à soi-même. Ou alors il n'y a pas de hasard…
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