samedi 4 juillet 2009

Chapeau!


Bibi, capeline, chapka, bob, haut-de-forme, panama… il y a des têtes à chapeau comme il y a des têtes à claques. On se souvient de l'invraisemblable casquette de Charles Bovary, du deerstalker de Sherlock Holmes, du stetson de Josh Randall. On n'imagine pas Charlot ou John Steed sans leur melon. Ces temps-ci, d'aucuns adopteraient volontiers le béret révolutionnaire du Che, tandis que d'autres, paradant enturbannées, préfèrent se donner des airs de Simone de Beauvoir. Dire qu'il suffit à certains d'un simple galurin pour vous fait tourner la tête: ah, le borsalino de Johnny Depp et de Peter Doherty!
Pour montrer à mon rédacteur en chef que j'en ai sous la casquette, je pourrais teinter mon propos de philosophie et discourir sur la malchance qui poursuit ceux à qui l'on fait toujours porter le chapeau. Le rédac chef ayant la tête près du bonnet, je ne m'y risquerais pas. Et si je ne veux pas me faire remonter les bretelles, il est temps de me retrousser les manches et de mouiller ma chemise.
Chaque fois que je lui remets un article, j'espère qu'il me tirera, enfin, son chapeau, mais allez écrire un papier qui décoiffe quand vous êtes chargé de la rubrique «Prospectives bancaires». Il parcourt mon billet, un léger sourire aux lèvres. Il a aimé? C'est dans la poche?
–Dis donc, tu m'as pas fait de chapeau!
Photo SLD

Aucun commentaire: