samedi 23 mai 2009

A l'est d'Eden


Est-ce la crise ou l'arrivée des beaux jours, le lundi matin c'est de plus en plus dur. Je ne suis pas franchement en retard, mais pas vraiment en avance non plus, et bien sûr «suite à un incident de voyageurs le trafic est légèrement perturbé sur la ligne». Légèrement, mais j'attends quand même depuis un bon quart d'heure… Alors, histoire de tuer le temps, je fais les cent pas sur le quai. Affalés le long du distributeur, deux clochards philosophent.
—L'histoire que t'as racontée, Bernard, j'y'ai réfléchi.
—Ben quoi?
—Le paradis, c'est pas c'qu'on dit.
—Qu'est-ce t'en sais?
—J'me d'mande pourquoi t'as parlé d'un ascenseur?
—J'ai dit ça?
—J'crois bien. Moi, j'suis tellement vernis que le jour où je clamse, j'te parie qu'y sera en rade.
Bernard hausse les épaules, n'ayant sans doute pas envisagé les choses sous ce jour.
—Puis là-haut pas moyen de picoler, y'a qu'de l'alcool sans alcool.
L'argument a porté. Cette fois, Bernard semble préoccupé.
—Et le pire, tu vois, c'est que les anges n'ont pas d'sexe.

2 commentaires:

@marisesargis a dit…

superbe !

Embrun a dit…

L'enfer quoi !!!

Pas d'alcool !!!