lundi 30 mai 2011

Paradoxal


Lui Nous ne devrions pas y aller.
Elle Il faut que nous sachions. Sinon, nous nous perdrons.
Lui Il suffirait d'oublier.
Elle Nous avons déjà oublié, c'est ce qui nous tourmente.
Lui Je ne reconnaîtrai rien, tout aura changé.
Elle Si rien n'est plus pareil, on pourra recommencer.
Lui On ne recommence jamais. On vit avec ou sans, ce qui revient au même.
Elle Non. Tu me désarmeras, je t'apaiserai…
Lui Cette terrible volonté, toujours, d'avoir raison contre la réalité.
Elle Mon rempart contre ta féroce obstination à abjurer nos possibles, à t'enferrer dans la fatalité.
Lui Comme il fait beau! Nous n'aurions pas dû y aller en été. Cet hiver peut-être…
Elle Tu ne peux donc jamais lâcher prise, tu veux l'extrême, l'irrémédiable.
Lui Il aurait suffi que tu me regardes pour que ça n'arrive pas…
Elle Je n'étais pas là.
Lui Justement.
That's me in the cormer Losing my religion Trying to keep up with you… That was just a dream
Photo: YLD, Estompes, Carole Szwarc

6 commentaires:

301COCTEAU a dit…

mauvais rêve

Anonyme a dit…

Est-il possible seulement d'y aller?

philippe a dit…

apparemment oui l'étonnement prenant le pas sur la prudence et la curiosité sur la crainte

Yola Le Douarin a dit…

@301Cocteau: oui et non
@Anonyme: on peut toujours essayer
@Philippe: et avec la volonté d'y croire encore

Viv a dit…

Ça n'a sans doute rien à voir mais maintenant que j'y ai pensé, difficile de me les enlever de la tête...
Une Ève voulant convaincre un Adam de retourner dans un jardin d’Éden ?

Yola Le Douarin a dit…

@Viv: je n'y avais pas pensé, mais j'accepte volontiers cette interprétation